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L'Héautontimorouménos~Les Fleurs du Mal~

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L'Héautontimorouménos~Les Fleurs du Mal~ Empty L'Héautontimorouménos~Les Fleurs du Mal~

Message  Elizabeth Siddal Dim 4 Avr - 18:54



Voici donc mon histoire, puisse-t-elle vous plaire...





Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
Charles Baudelaire, "L'Héautontimorouménos", Les Fleurs du Mal

L'Héautontimorouménos~Les Fleurs du Mal~ 2818971912_1



PROLOGUE




Une brume lugubre avait enveloppé, de son sombre manteau, les bords de Seine. L'épais voile semblait vouloir réduire au silence les quais d'ordinaire si agités. De temps à autre, un bruit de bottes s'élevait sur le pavé, mais pourtant, tout paraissait figé, transi par l'air glacial qui demeurait là. Une odeur âcre, accompagnée d'une étouffante sensation d'attente, émanait du lieu, comme si la mort elle-même avait suspendu le temps pour pouvoir accomplir sa triste tâche.
C'était dans cette ombre, qu'il avait décidé d'agir pour le compte de la faucheuse.
Il avait tout perdu, cet hiver 1829, quand le froid et la famine avait de nouveau frappé à sa porte. Il avait mendié pour nourrir sa femme et ses enfants, répétant « Pitié » tant de fois que la seule pensée de ce mot le rendait malade. Il n'en pouvait plus. Il lui fallait de l'argent: pour sa famille, pour lui; pour survivre.La faim, le torturant, l'avait poussé à se saisir d'un poignard et à se tapir dans l'ombre, attendant le passage d'un « Monsieur », d'un ci-devant, pour planter le métal froid dans sa chair, et le dépouiller de ses biens. Il allait tuer! Son cœur battait avec tant de vigueur qu'il avait cru plusieurs fois qu'il allait lui rompre la poitrine. Il avait peur. Il ne savait plus si ce sentiment était du à l'arme dans ses mains et à ce qu'elle allait entraîner ou si c'était l'atmosphère, parfait pour un meurtre, qui avait fait naître en lui cette anxiété. Ne sachant que faire, il se signa de sa main libre. Un bruit s'éleva de sa droite. Il dut patienter le temps que l'ombre difforme passe devant lui, se faufilant alors dans ses pas comme un félin s'approche au plus près de sa proie.
L'homme qu'il suivait portait des bottes d'un cuir noir qui remontaient jusque sous son genou, son manteau fait dans un tissu d'une finesse remarquable était lui aussi d'une couleur d'ébène. A n'en pas douter cet homme là était riche, c'était une bonne proie. Il regrettait juste qu'il ne fut pas plus gras comme ces juges et nobliaux qui se pavanaient dans la rue et mangeaient à s'en éclater la panse. Animé par une haine que la peur avait jusque là dominée, il poussa le vice jusqu'à suivre encore quelques instants le futur mort. Le sang battait à ses tempes. Il leva lentement sa main armée. Encore quelques secondes et tout cela serait fini...Il se surprit à imaginer la famille du défunt, mais écarta vite cette image pour penser à la sienne, à ses enfants qu'il devait nourrir...Il retint sa respiration, pensa à Dieu et frappa. Il suffit d'un coup. Un seul ficha la lame jusqu'à la garde entre les épaules de l'aristocrate. Il se recula instinctivement, laissant le poignard en place, attendant que le corps s'effondre.
Les secondes s'enchaînèrent. La respiration saccadée, il fit un pas vers le cadavre qui ne voulait visiblement pas se laisser tomber. Il déglutit avec difficultés, pourquoi ne voulait-il donc pas s'effondrer ? La blessure qu'avait engendré le coup de poignard aurait du le tuer sur le coup...Alors... peut-être était-il mort debout ? Après tout, il n'avait connu que les faux-bourgs et la misère, alors peut-être que les nobles ne mourraient pas comme les autres hommes ? La plaie sous la lame était désespérément sèche. Il leva lentement la main vers le corps, il voulait le pousser pour l'aider à tomber, mais à l'instant même où sa paume aller entrer en contact avec le tissu du manteau, le défunt fit volte-face et posa son regard gris sur lui. Tout s'enchaîna alors, avec une telle vitesse, qu'il n'était même plus conscient de ce qu'il faisait. Il hurla et en tentant d'échapper au regard brûlant du corps tomba brutalement sur le pavé. Il tremblait de tous ses membres et tentait de répété inutilement un « notre père ». Le corps contempla le spectacle avec une moue attristée. Ses lèvres fines et terriblement blanches s'animèrent alors :
« Allons l'ami, j'ai connu des personnes capable d'un peu plus d'imagination lorsqu'il s'agissait de se débarrasser de leurs semblables... »
Il leva une main gantée de noir, provoquant chez son agresseur un mouvement de recul. Remarquant l'effroi de l'homme qui lui faisait face, le cadavre ajouta simplement.
« Et bien du calme très cher ! »
Profitant de l'incompréhension de l'inconnu, il retira sèchement le poignard jusque là planté entre ses omoplates. Un cri étouffé s'éleva alors, n'y prêtant guère attention, le mort amena l'arme à porté de ses yeux puis secoua la tête avec déception
« Un coup de poignard dans le dos... C'est d'une telle banalité ! »
Son regard d'un bleu presque gris scruta son meurtrier. Son visage au teint diaphane semblait être celui d'un enfant. Il pinça les lèvres, avant de se murmurer
« Que vais-je bien pouvoir faire de vous ? »
L'homme encore tremblant éclata en sanglots. Cette fois le cadavre paru vraiment ennuyé
« Ah, non ! S'il vous plaît un peu de tenue ! Voyons un gaillard comme vous se mettre à pleurer ! Le monde ne m'aura donc rien épargné ! »
Il passa alors sa main dans ses cheveux plus blancs que blonds. Entre deux gémissements, l'agresseur bégaya
« Je vous en prie ne me faites pas de mal ! »
Le mort ne pu retenir un léger rire
« Mais qui vous dit que je vais vous faire du mal ? »
L'autre ne sembla guère rassuré Cherchant à le mettre en confiance il continua
« Quel imbécile je fais ! Dire que j'ai oublié de me présenter ! Veuillez m'excuser mon brave... Bon et bien, je me nomme Edouard de Busset, et vous ? »
L'homme se contenta de murmurer
« Pierre...Pierre Tayard, mon seigneur... »
De nouveau la dépouille eut un léger rire
« Allons, allons, pas de « mon seigneur » qui tienne entre nous ! »
Il retira le gant qui couvrait sa main droite, dévoilant alors une chaire noircie, attaquée ci et là jusqu'à l'os, qu'il tendit sans complexes à son agresseur
« Et bien Pierre Tayard, je suis enchanté ! »
Il appuya ses mots d'un franc sourire. Pierre hésita un instant avant de lui tendre à son tour la main. Lorsque la poigne du cadavre se referma sur lui, un frisson lui parcouru le dos
« Vous allez m'emmener en enfer avec vous ?... »
Cette fois Edouard ne rit pas, il ajouta simplement
« Et bien suivez-moi et nous le découvrirons ensemble ! »
Elizabeth Siddal
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